Charles Edward Caplife

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À la relecture, cette page nous a semblé présenter un caractère sibyllin par certains côtés. Si vous êtes du même avis, veuillez nous excuser. Mais là, vous êtes à la source nourricière de l'imaginaire de l'auteur. Considérez cela comme des clins d'œil à ses amis d'enfance et à ce qui l'enthousiasme.

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Caplife consacre du temps à la collecte d'informations sur Haïti. Un extrait de sa collection est visible sur le site http://frazmitic.free.fr/emfexplorer/. Cliquer sur Collections pour en avoir un aperçu, ou sur Downloads pour les télécharger (mais, dans ce cas, il faudra télécharger également le logiciel qui les accompagne). Il ne s'agit pas vraiment d'une galerie artistique, mais d'un ensemble de portes d'entrée vers une plus vaste information.

Par Caplife lui-même

Phrases Mythiques

Attention, la phrase mythique n'est pas forcément une citation répertoriée. C'est souvent son contexte de lecture qui lui confère son charme.

La Foule

« La foule qui l'acclamait était si nombreuse qu'on ne voyait que des têtes et, par-dessus ces têtes, des mains agitant des mouchoirs et des branches de laurier. » Dr J.-C. Dorsainvil, Manuel d'Histoire d'Haïti.

Ce leader populaire, c'était Sylvain Salnave (Cap-Haïtien, 1827 — Port-au-Prince, 1870), président d'Haïti du 14 juin 1867 au 19 décembre 1869. L'historien rapporte son entrée triomphale dans Port-au-Prince, où l'archevêque Mgr Testard du Cosquer l'attendait pour chanter un Te Deum en l'honneur de sa « prise du pouvoir ». Plus tard, l'homme se fera élire président à vie. Et quelques mois plus tard, il sera fusillé ! Quand on pense à la foule... Que s'est-il passé entre-temps ?

Les Ramées

« Un pauvre Bûcheron tout couvert de ramée,... Gémissant et courbé marchait à pas pesants, Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée. » Jean de la Fontaine, La Mort et le Bûcheron.

Indépendamment de sa ligne mélodique, ce qui rendit cette phrase mythique, c'est la façon dont certain professeur de diction (C. V. pour ne pas le nommer), préfet du département du Nord et néanmoins fin lettré, la prononçait en classe : il prenait une mine sérieuse, voire courroucée, et prononçait « ramée » comme si le mot comportait trois r ; et, ce faisant, il serrait les poings en jetant un coup d'œil par la fenêtre ; puis il prononçait « sa chaumine enfumée » avec la plus grande vitesse possible.

Face à une telle mise en scène, certains élèves sentirent naître en eux la vocation d'acteur ou d'auteur. Ces derniers osèrent même briser les règles de l'alexandrin et transformèrent la tirade en prose : « Un pauvre Paysan, tout couvert de rrramée, Cheminait à pas pesants vers sa chaumine enfumée. »

La « hargne » de C.V. traduisait peut-être le duel entre le créole haïtien (qui a tendance à supprimer les r) et le français (qui a tendance a en rajouter).

Par Caplife lui-même

Musique : Qu'est-ce qu'il écoute ?

Du classique

Mais attention ! juste du Mozart ; et de préférence sous la direction de Sir Neville Mariner.

Du compas-direct

Mais attention ! juste les classiques ; et de préférence joués par le Mini All Stars et les mini-jazz assimilés. Une définition de cette forme musicale se trouve dans l'extrait du Dictionnaire Caplife des Haïtianismes annexé à L'Île Rebelle I. Très peu de compositions collent à cette définition. Voici quelques disques phares :

Qu'est-ce qui caractérise ces œuvres ? De belles phrases musicales, bien articulées, exécutées avec une constante méticulosité ; l'expression de musiciens accomplis, parvenus au sommet de leur art. Des noms reviennent souvent (que nous ne citerons pas ici, car ce n'est pas le propos).

Analysons l'ouverture d'un sommet du genre, [Souvenir, in Cubano, L'Essence, Jean Ely Telfort (Cubano)] :

Le piano attaque pianissimo (une guitare miaule deux glissandos, pas plus)
Le chanteur commence a cappella, avec un accent incantatoire (vaudou ?) :

Ô Haïti !
Une femme aussi jolie que toi
Comment pourrais-je te quitter
Et ne plus penser à toi.
Arrivé là-bas
Chaque jour, je pleurs
Chaque jour, j'ai de la nostalgie
Comme j'ai envie de revenir me jeter à tes pieds!
Il reprend la strophe, mais cette fois avec sanglot et changement de mélodie. Le piano et la basse l'accompagnent par des accords joués pianissimo, environ un temps par mesure, comme s'ils le soutenaient pour l'empêcher de défaillir.
La dramatique aurait atteint son paroxysme si les cuivres n'étaient venus, forte, placer leur réplique pour mettre fin à cette ouverture et entrer dans le corps du sujet.

En vérité, ces effets ne sont pas le fruit du hasard : ils sont pensés, calculés (d'ailleurs, à certains moments, les musiciens eux-mêmes annoncent — avec raison — : Symphonie achevée !). Les jeunes musiciens seraient bien avisés d'étudier ces morceaux en détail, de les apprendre par cœur. Alors seulement,...

Arrêtons-nous ici. Car notre passion risquerait de nous entraîner trop loin.